Krahô-ké
Clip réalisé par Simone un ami étudiant en athropologie avec Ana en collaboration avec les Krahôs!
Le retour sur Terre prévu en revenant de Paraty nous réservait des moments pleins de surprises... Nous rencontrons pour la première fois les deux couples Krahôs et le premier contact est difficile. Ils viennent du Brésil central et non pas d'Amazonie comme je l'ai écrit dans l'article précédent. Ils sont très timides et nous ne sommes pas très à l'aise non plus... Ils viennent à Rio pour la première fois pour la plupart et vivant dans la nature, il y a de quoi être dépaysés. Un peu comme si nous allions vivre chez eux, tous les gestes quotidiens et l'environnement nous déstabiliseraient sans doute. Nous envoyons Louis et Ropoxêt (prononcer à peu près Robotchét) acheter de la bière au bar en face de la maison, l'un ne parle pas un mot de portugais et l'autre parle portugais mais est trop timide pour s'exprimer. Louis nous dit avoir vécu un grand moment en voyant le regard ébahi des vendeurs devant cette équipe d'acheteurs improbable!! Cocace!
Nous les retrouvons le soir pour l'exposition au "Museu do índio". Il s'agit d'une exposition sur l'usage des perles dans les sociétés traditionnelles. Le vernissage devait débuter par des discours et des chants indigènes mais la pluie et la grêle ont eu raison de ce programme. Un signe peut être, il tombait des perles de verres du ciel...
Jeudi, direction le ciel pour l'ascension du Corcovado. Ascension avec le funiculaire mais ascension quand même!! Une aventure déjà pour accéder à la gare du funiculaire. On descend de notre quartier haut perché à pied et on emprunte une ligne de bus qui nous mène au quartier Cosme Velho. Dans les bus, il y a le chauffeur et une personne qui vend les titres de transports derrière un petit poste avec une caisse. Nous avions déjà expérimenté la circulation plutôt sportive des taxis, les bus n'ont rien à leur envier. Il faut être bien accrochés et fermer les yeux... On se croit dans un manège à sensations! On croirait rouler sur une piste en pleine jungle, les yeux fermés, on s'y croit! Mais le chauffeur et la caissière ayant l'air serein, on fait confiance! Arrivés à la gare du funiculaire, on embarque in extrémis dans le voyage de 16h. Le temps est calme, en bas... À la cime après l'ascension d'un grand escalier, la vue est à couper le souffle. Les touristes sont au rendez vous mais le froid et le vent doit nous épargner sans doute une affluence trop forte! On voit la ville de Rio à 360 °. La baie de Guanabara, le stade du Maracana, au loin le pont géant reliant Rio à la ville de Niteroi. En amoureux de leur ville, les cariocas disent que ce qu'il y a de plus beau à Niteroi, c'est la vue qu'on a sur Rio! Au sommet du Corcovado, en bons touristes, on y va nous aussi de nos selfies et autres photos du paysage. Les travaux pour la construction du Christ Rédempteur ont commencé en 1922 pour fêter les 100 ans de l'indépendance du Brésil ... Ils s'achèvent en 1931. Conçu par un brésilien la réalisation est confiée à un français. Le plus gros de la structure de 38 mètres de haut a été construit sur place et la tête et les mains ont été faites en France puis acheminées en pièces détachées à Rio. Avant sa construction, le point de vue était prisé et le funiculaire existait déjà. Il est le premier train électrifié du Brésil.
Le lendemain, nous partons faire le tour des boutiques de Santa Teresa. Il s'agit de petites échoppes souvent de produits artisanaux faits ici à Rio. Des bijoux en bois, des peintures sur des supports variés dont le thème principal est la favela, amoncellement de maisonnettes de toutes les couleurs parsemées de poteaux électriques où courent de multiples fils électriques. On trouve également des reproductions de tableaux d'art naïf, type d'expression née dans la rue qui a désormais une place à part entière dans le monde de l'art ici. Nous avons ensuite rendez-vous au jardin botanique pour une visite V.I.P. avec le papa d'Ana qui a travaillé au centre de recherche du jardin. Nous faisons une visite groupée avec les Krahôs et une famille d'une autre ethnie, les Karajás. Le jardin abrite de nombreuses espèces de végétaux de tous les pays et nous commençons la visite par la collection de plantes médicinales. De nombreux échanges de connaissances ont lieu entre le papa d'Ana et les Krahôs à propos de ces plantes-là. Ce jardin botanique et le centre de recherche qui y est associé sont très réputés dans le monde entier.
Le soir, nous passons une dernière soirée en compagnie des Krahôs avant leur départ. Nous passons une très bonne soirée. La barrière de la langue laisse une distance non négligeable mais la communication est toujours possible avec les gestes et les rudiments de portugais dont nous disposons. Nous leur offrons quelques vêtements. Je leur offre un doudou qu'on m'avait offert pour ne pas avoir peur dans l'avion, eux en auront bien besoin et cela fera sans doute le bonheur un petit Krahô chez eux. (Laurence, tu ne m'en voudras sans doute pas!! Marcou à trouvé d'autres personnes à réconforter et va passer sa vie chez les Krahôs!!). Pohypej (prononcer a peu pres Pouroumpeï), le deuxième homme Krahô nous fait une démonstration de danse et de chant. La soirée se poursuit après le départ de nos amis Krahôs avec Luisa et un ami a elle, très bon joueur de guitare qui nous fait une démonstration, un véritable juke box de chansons brésiliennes. Un régal jusqu'à 2h du matin!!
Le week-end est placé sous le signe du marathon culinaire... Samedi nous marchons dans le parc longeant la plage de flamengo. Il s'agit d'un espace gagné sur la mer il y a de nombreuses années. C'est un espace privilégié pour se promener à pieds ou à vélo prisé des cariocas le week-end. Il y a une vue imprenable sur le pain de sucre et nous assistons à une compétition de voile test en prévision des jeux olympiques de 2016 qui auront lieu ici. Ana et Gérome nous emmènent ensuite goûter à des spécialités du Nordeste: une soupe à base de crevettes séchées et un plat à base de chair de crabe. Ce n'est pas forcément dans les goûts de tout le monde, mais Louis a adoré!! C'est la cuisine traditionnelle de cette région et le petit restaurant est bondé! Nous goûtons en chemin au jus de cajou. Il s'agit d'un jus fait à base du fruit du cajou (voir la photo) Le fruit est la partie orange et la partie grise contient la noix qu'on connait bien en France. Le soir, nous restons dans le thème et goûtons à une spécialité de Bahia dans le Nordeste également. Teresa habillée en costume traditionnel tient son petit stand chaque fin de semaine dans le quartier de Santa Teresa et prépare des "acarajé" pâte frite dans de l'huile de dendé et garnie de crevettes séchées, tomates, purée de kiabo et plus ou moins pimenté! C'est très bon et surprenant!
Dimanche matin, nous allons au marché et allons écouter de la musique place São Salvador. Une école de musique se rassemble chaque dimanche sur cette place pour jouer. La foule se presse autour d'eux et chante les airs les plus connus, il y a même quelques danseurs dans l'assemblée! L'ambiance est très chaleureuse et on voit sur le visage des gens la joie ressentie dans ce moment de musique, chant et danse partagé. Un marché artisanal a lieu tout autour de la place et nous déambulons en nous laissant tenter par bijoux et petits accessoires de filles !! :-) Nous goûtons à midi à la célèbre feijoada préparation à base de viande et de haricots rouges, servie avec du riz et de la farofa (farine de manioc assaisonnée qui sert de condiment) ainsi que des lamelles de choux et des quartiers d'orange et une dose de cachaça au citron pour adoucir et alléger le tout. C'est très bon et très copieux.
Notre dernier week end s'achève à Rio et les jours semblent trop courts pour venir à bout de tout ce que nous voulions faire... Le programme est chargé jusqu'à mardi, jour de notre départ... Le temps file...
le pain de sucre au centre et la baie de Guanabara á sa gauche
la lagune
Plage de flamengo
Teresa la bahiannaise
Place Sao Salvador
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